Contexte
En 2011, la Commission sous-Régionale des Pêches d’Afrique de l’Ouest lance un projet, financé par l’AFD, pour accompagner la création des Plan d’Aménagement des Pêcheries (PAP) de la sous-région. Dans ce cadre, l’IUCN est en charge d’accompagner la Plan d’Aménagement de la Pêcherie de Courbine (Maigre) en Mauritanie. Pour se faire, elle lance un projet pilote de modélisation d’accompagnement (ComMod) pour appuyer la concertation dans ce projet. Les défis sont multiples, carence de données d’observation et scientifiques, conflits d’usage entre les différentes flottes, pêche illégale dans l’Aire Marine Protégée du Banc d’Arguin. Tout ça dans un contexte mauritanien tendu, conflits interethniques, extrême pauvreté de certaines populations, et hyper concentration économique de la filière en aval.
195 participants
Equipe d’intervention composé de 8 personnes
5 missions de terrain
12 mois
20 ateliers
8 Sessions de jeux de rôles
Concertation à l’échelle du pays entier, impliquant tous les représentants de la filière
Identification des problèmes clés de la pêcherie
Rédaction du projet de PAP suite aux recommandations issues de la concertation
Notre mission
Lisode a été initialement mandatée pour organiser une concertation avec les acteurs habituellement exclus du processus d’élaboration du PAP, à l’aide de la méthode ComMod, en parallèle de la concertation institutionnalisée. De fait, c’est ce travail qui a constitué le processus de concertation du PAP, avec tous les acteurs de la filière ; et le dernier atelier, le test de scénarios de gestions avec les acteurs de la filière en utilisant un jeu de rôles, et les recommandations qui en ont découlées, a constitué le socle du projet de PAP.
Impacts et résultats
Malgré la taille de la façade maritime de la Mauritanie, et la dissémination de tous les acteurs de la filière, nous avons pu tous les inclure dans le processus de modélisation de cette filière, et ils ont tous participé à l’atelier final d’appui à l’élaboration du PAP. Au-delà du diagnostic partagé par tous les acteurs, et de la connaissance de leurs contraintes réciproques qui en découle, cet atelier a permis d’identifier les causes réelles de la pêche illégale, les grandes disparités économiques entre les flottes, les mareyeurs, et les armateurs, et d’évaluer la pertinence de certains outils de gestion (Commission multi-partenariale de fixation du prix de premier achat, criée, par exemple), ou pas (Licences de pêches), de mettre en lumière l’impact des effets rebonds entre PAP (Mulet, Courbine, etc.), et les domaines qui mériteraient une investigation scientifique additionnelle (le cycle de migration de la Courbine). Le projet de PAP a été rédigé dans ce sens par l’Institut Mauritanien de Recherche Océanographique et des Pêches, et a été transmis au premier ministre.